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1952
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Galerie Weiller
Vladimir Moulin: relents de 1925
Nous aurions désiré plus d'homogénéité
dans les compositions de Vladimir Moulin. Il nous semble retrouver
un Cocteau attardé devant un décor dont trois
arbres sur fond gris inclinent au mystérieux du colloque
de deux dames
Une composition casquée, en élytres
d'insectes reste plaisante. Vladimir, affirmez vos couleurs
afin que vous restiez à l'ombre de Max Ernst.
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Moulin (Vladimir) a le sens
de l'illustration, ou mieux, du décor de théâtre.
Deux toiles extrêmes de la période exposée
montrent un sens certain de l'organisation linéaire
des formes et des accords tendus de tons clairs. Entre temps,
des uvres diverses expriment quelque atmosphère
sensible, curieuse, à l'aide de procédé
qui paraît facile. Deux peintures abstraites indiquent
une inclination que l'artiste doit se refuser encore pour
travailler sa maîtrise dans les moyens et la vision.
V.
(Galerie Weiller, jusqu'au 10 décembre)
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1965
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Galerie 9: 9, rue des Beaux-Arts
Deux jeunes: Vladimir Moulin et Gougerot. Elèves
de Conrad Kickert, le premier a quarante ans. Il part souvent
de l'esquisse d'un personnage ou de celle d'un paysage pour
aboutir à des compositions en délicatesse.
R.B.
Paris-Presse l'Intransigeant - France Soir - Novembre 1965
Funambule, Vladimir Moulin se tient en équilibre
sur la corde raide, sans balancier, envahi par la tentation
du vide. Ses toile ne sont plus que miroirs sans tain, ne
reflétant rien d'autre que l'impondérable mouvance
de couleurs évanescentes.
J.D.
Nouvelles Littéraires, décembre 1965
Vladimir Moulin nous introduit dans un univers où
transparaissent des états d'âmes portés
à la célébration de la lumière
diffuse, à la limpidité, à la dématérialisation
des structures.
Galerie 9, jusqu'au 15 décembre.
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Vladimir Moulin manie l'abstraction
en être remué par les sensations d'un moment.
Sa peinture est une évocation fluide, tendre aux dominantes
gris de perle et bleu de ciel mouillé. D'origine normande,
il donne l'impression d'avoir été contacté
et d'être resté sous l'influence, consciemment
ou non, du climat de l'Estuaire. Certaines toiles sont fluides
comme de pâles eaux remuées, d'autres, zébrées
d'un rouge vif, contiennent la violence de passions exacerbées.
Ce sont des états d'âme d'un être difficile
avec lui-même.
Réalité médicale, Janvier 1965
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A vouloir du poétique et autres barbaries
esthétiques de même zone, Moulin a oublié
jusqu'à l'existence de la forme. Son approche de l'espace
est sans solution, sans but, sans fin. Au mieux, il pourrait
atteindre le vide. Mais de ce concept, Yves Klein a déjà
fait une uvre. C'est autre part qu'il faut aujourd'hui
aller.
François Pluchart
Combat, Décembre 1965
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1966
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Musée de l'Athénée
de Genève 21 janvier - 9 février
1966
Oscar Gauthier, Xavier Longobardi, Vladimir
Moulin, trois Peintre de l'Ecole de Paris à peu
près du même âge, (nés entre 1920
et 1925), exposent leurs dernières toiles au Musée
de l'Athénée de Genève, à partir
du 21 janvier.
Oscar Gauthier et Xavier Longobardi se sont déjà
souvent manifestés à Paris et à l'étranger.
Vladimir Moulin a rarement exposé jusqu'à
présent.
Oscar Gauthier, après avoir été
pendant une quinzaine d'années un des jeunes champions
de la tendance dite " abstraction lyrique ", s'est
orienté depuis deux ans vers une nouvelle figuration
pleine d'humour.
Xavier Longobardi reste attaché à une non-figuration
très dynamique. Chez Vladimir Moulin un expressionnisme
léger transparaît presque en filigrane dans des
toiles à première vue abstraites.
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Oscar Gauthier, Longobardi et Moulin
à l'Athénée
Divisée entre les élans lyriques
de l'écriture abstraite et les courants réalistes
de la nouvelle figuration narrative, l'Ecole de Paris trahit
un désarroi, propre à toute option difficile.
C'est pourquoi, afin d'éclairer le débat et
d'apporter aux amateurs genevois quelques informations complémentaires,
les animateurs du Musée de l'Athénée
ont pris l'excellente initiative de confronter les tendances
antagonistes, appelées désormais à alimenter
les débats.
Peintre de l'abstraction lyrique, témoin du nuagisme
silencieux, disciple d'un néo-réalisme agressif,
Longobardi, Vladimir Moulin et Oscar Gauthier illustrent
assez fidèlement ces différentes tendances contemporaines
en présence.
..
Sans action
ou plus exactement dénuée
de signes tranchants ou de symboles expressionnistes, les
uvres, pures et secrètes, de Vladimir Moulin
évoquent la matière sonore de Varèse,
par exemple, où la valeur des silences aide à
mettre en relief et à accuser les interventions sonores.
Ici, à travers des gris bleutés ou ambrés,
liés, semble-t-il, à la frontalité de
la toile, tout un univers animé soudain par l'intervention
de l'observateur, attentif à la genèse des choses,
au fonctionnement des lignes, à l'efficacité
des taches, se révèle.
Des " têtes ", des " juges intègres
", des " exploits d'huissier " se devinent.
Mais surtout ce qui s'impose, à la contemplation active,
c'est la présence d'un poète, le don généreux
d'un peintre dont le nom inconnu pour nous est à retenir.
René Deroudille
Le Dauphiné Libéré, mardi, 8 février
1966
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Xavier Longobardi, Oscar Gauthier,
Vladimir Moulin
Les trois peintres français qui ont exposé dans
les salons de l'Athénée ne sont pas liés
par des affinités dans leur expression artistique,
qui, au contraire, révèle des personnalités
différentes.
La peinture de Moulin est d'une discrétion voulue.
Ses toile sont des surfaces grises, d'un gris nuancé,
certainement très travaillé, au travers duquel
apparaissent de légers filigranes et des touches de
couleur. Des titres nous renseignent sur ce que le peintre
a voulu exprimer. C'est un art qui ne se livre pas à
première vue et qui ne perdrait rien de sa subtilité
si le graphisme était plus affirmé et l'intention
mieux définie.
Valy Wannier
LaSuisse, février 1966
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1968
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Galerie 9, 9 rue des Beaux-Arts
Vladimir Moulin. Aux frontières
de l'Informel, l'artiste instaure un lyrisme diffus d'une
particulière délicatesse. Dans la suavité
des gris prédominants s'insinuent des lambeaux de couleurs
vives. Couleurs mouvantes aux formes elliptiques qui s'épanouissent
et s'effacent sans plus se définir. Sortes de murmures
captés mais qui, arrivés au niveau de la perception,
hésitent à se métamorphoser. L'intérêt
de cette peinture s'inscrit dans cette imprécision
délibérée
On reste sous le charme des possibles qu'elle évoque.
Les variantes sont faites de souvenirs et d'oublis, de choses
perçues mais non conçues. Ces rapports entre
l'homme et le monde extérieur, Vladimir Moulin les
exprime par une forme concise et complexe qui caractérise
un artiste profond. Une peinture, enfin, qui illustre, par
sa conception même, à quel point abstraction
et figuration sont devenus réversibles.
Paule Gautier
Les Lettres Françaises 30 octobre - 5 novembre 1968
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1970
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ART ET AUTOMOBILE
L'art et l'automobile n'ont rien d'incompatible, c'est ce
que démontre encore cette année le concessionnaire
Citroën de Paris-Maine, dans ses salons, 67, avenue du
Maine, jusqu'au 17 décembre.
Un choix très judicieux des peintres nous permet de
retrouver la rigoureuse géométrie en noir et
blanc d'Ascain; deux très grandes toiles de Kawun qui
accorde la puissance plastique à la recherche évolutive
des formes; Darnaud, dont on a pu apprécier récemment
le jeu subtil des couleurs; Moulin qui vire de bord
et quitte l'abstraction pour s'essayer dans une figuration
assez sensible; enfin Gauthier et le sculpteur Cardot complètent
cette brillante distribution.
Monique Dittière
L'Aurore, 2 décembre 1970
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1971
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Galerie 9, 9, rue des Beaux-Arts
Vladimir Moulin: un abstrait qui aborde
la figuration en peignant des intérieurs très
dépouillés, des personnages que l'on voit comme
au travers d'un halo poétique;
Une certaine mélancolie, une émotivité
contenu percent dans l'uvre de ce peintre. C'est une
peinture mesurée, en demi-teinte, qui reflète
une réalité estompée, et qu'il exécute
en jouant surtout sur les rapports tonals, héritage
de sa période abstraite.
Galerie 9 jusqu'au 3 avril.
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Autrefois abstrait, Vladimir Moulin
vient de se reconvertir à la figuration, dans laquelle
il semble beaucoup moins libre. Cependant, on y retrouve la
même sensibilité, son sens de l'atmosphère
silencieuse, intime et ouatée, presque surréelle,
dans laquelle les formes se dissolvent et se diluent, objets
comme personnages, son polychromisme habituel, presque monochrome,
dans lequel dominent les bruns, éclairé ça
et là, de taches rouges qui permettent de faire vibrer
toute la toile. Il y a chez Moulin une présence qui
n'est pas sans rappeler l'art de certains petits maîtres
hollandais du XVIIIe siècle, c'est pourquoi son aventure
picturale ne peut nous laisser indifférents.
H. Galy-Carles
Les Lettres Françaises, 24 mars 1971
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Vladimir Moulin, en passant de l'abstrait
au figuratif renforce sa peinture d'atmosphère intime,
où chaque portrait pose une énigme, chaque nu
s'estompe dans la grisaille. La douceur de l'enfant triste,
de la mère résignée, pénètre
dans l'aura de ces êtres égarés dans leur
vie intérieure.
Jeanine Warnod
Le Figaro, avril 1971
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Il y a deux ans, Vladimir Moulin appartenait
encore à ce qu'il est convenu d'appeler l'abstraction.
Il pratiquait alors une peinture claire, éthérée,
informelle, toute de transparences et de modulations délicates
de la surface picturale, brossée avec ampleur. L'ambiance
poétique du climat de rêverie qui émanait
de ces uvres, nous les retrouvons dans ses toiles récentes,
marquées par l'apparition de la figure humaine. Il
ne s'agit pads d'apparitions fantomatiques, monstrueuses ou
d'êtres larvaires, mais de personnages, femmes, enfants,
campés avec simplicité, d'une manière
toute classique, quelque peu académique parfois, et
qui marquent le point de départ d'une recherche nouvelle
plus qu'un accomplissement.
Geneviève Bréerette
Le Monde, Mars 1971
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Moulin: Un Sage
Qui aurait pu prédire, il y a deux ans que Vladimir
Moulin pourrait rompre aussi radicalement avec son passé
artistique. J'entends rompre au niveau des formes. Hier, Vladimir
Moulin se rangeait dans la catégorie des peintres dits
" abstraits ", aujourd'hui, on le dit " figuratif
". A vrai dire, il ne faut voir là qu'une absurde
querelle d'étiquette, car, à la vérité,
abstrait ou figuratif, Vladimir Moulin demeure fidèle
à son art et à la voie qu'il s'est tracée.
En découvrant son actuelle exposition, on a l'impression
de se sentir l'intrus qui pénètre dans son univers
intime. Ce sont les scènes les plus simples d'une vie
paisible, d'une vie de famille, symbolisée par la mère
et l'enfant, l'uvre " la leçon de grammaire
", qui pourrait être par excellence le sujet le
plus facile ou le plus banal, prend une réelle présence
dans l'exposition. A travers elle, Vladimir Moulin exprime
toute une poésie délicate presque féminine.
Devant ce portrait d'un enfant, il se montre à la fois
tendre et sensible. Dans le regard de ce petit être
un éclair nostalgique se lit qui le rend encore plus
attendrissant. A l'heure des conquêtes spatiales et
de l'agitation humaine, Vladimir Moulin nous rappelle à
la réalité, à l'amour en sage talentueux
qu'il est.
Joel Derval
Combat, 15 mars 1971
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Galerie 9, toiles récentes de
Vladimir Moulin.
Une remarque ici. Autrefois résolument abstrait, Moulin,
aujourd'hui, est " revenu " à la figuration.
Qu'on n'aille pas crier: encore un repenti, encore un déçu
de l'abstraction. Le problème, assurément, est
ailleurs. Moulin était un bon peintre abstrait. Il
explorait un espace indéfini, mouvant, que les effusions
de lumière vivifiaient avec une sorte de grâce
qui n'était jamais mièvre.
Qu'il ait placé des figures, des éléments
de la réalité, dans cet espace, identique à
lui-même, ne constitue pas un changement fondamental
mais une amélioration, un enrichissement. C'est ce
qui, justement, donne tout son intérêt à
la démarche. Sans cette palpitation de la matière
qui " vient " de son traitement abstrait, cette
figuration serait d'un académisme insupportable.
Mais Vladimir Moulin a raison de peindre une réalité
aussi attentivement perçue dans son aspect premier,
puisqu'elle prend une dimension autre, mystérieuse,
un éclairage d'une douceur persuasive grâce à
cette matière légère qui crée
l'espace, le vivifie. Et dans l'économie des éléments
empruntés, il gagne en intensité. Ces quelques
fruits sur une table, c'est tout un monde saisi dans son silence
éternel, ses forces immuables. Bonne liaison pour l'il,
qui aime établir des liens d'intimité entre
les uvres, si l'on passe de l'exposition Vladimir Moulin
à celle de Gregory Masurovsky, à la galerie
Loeb.
Jean-Jacques Lévêque
Nouvelles Littéraires, Mars 1971
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1976
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Galerie Jacques Massol - 12, rue La
Boétie
Vladimir Moulin - C'est à coup sûr un
être hors du commun que cet ancien abstrait revenu à
une forme de réalisme d'où les fantasmes ne
sont néanmoins pas absents. S'il peint surtout des
scènes d'intérieur - son intérieur à
lui avec ses objets familiers et même parfois ses fils
-, il compense cette espèce de repli par l'adjonction,
notamment, de journaux très habilement reproduits,
dépliés et froissés dans leur abandon
" après consommation ", et qui symbolisent
peut-être le lien éphémère, agréable
ou non, avec la vie extérieure. L'aspect le plus original
de l'uvre, outre, encore une fois, son adresse formelle,
est sans nul doute l'humour avec lequel surgissent sur ces
journaux, ou sur des affiches à la fois précises
et délirantes, des textes à mi-chemin entre
l'angoisse et la satire, comme ce " Permis de circulation
à pied ", qui porte en lui-même toute une
philosophie. Voilà un art très cérébral
derrière son apparente tranquillité.
Carrefour, 18 mars 1976
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Vladimir Moulin- Galerie Jacques Massol
Ou l'art de dévoiler sans le décrire les charmes
d'une intimité faite de réflexion, de tendresse,
de solitude, d'attente. Le décor est planté
avec une chaise vide, une porte entrebâillée,
un journal abandonné sur une table
Alors la parole
est à la peinture, et la vois discrète de Vladimir
est de celles qui s'entendent bien.
L . de la G.
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Moulin
Un décor simple, rigoureux
une composition qui
a sa vie propre, secrète, interne: Vladimir Moulin
nous offre une peinture à la matière comme poncée,
fine, mince mais riche de couleurs aux belles harmonies en
demi-teintes.
Une porte s'ouvre sur une clarté
un journal fripé,
négligemment posé sur le rebord d'une table,
sont les éléments de cette exposition où
tout est enveloppé de mystère, de poésie,
que Moulin traite avec discrétion et pudeur.
Monique Dittière
L'Aurore, 21 avril 1976
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L'Oeil aux aguets
Notre sensation est la même devant d'autres portes entrouvertes
quecelles-ci, par Vladimir Moulin.
La technique de ce peintre est toute différente. Des
frottis subtils, des lueurs sur la couleur. Apparemment, le
sujet le plus banal. Un tableau noir, un journal sur une table,
une salle où il n'y a personne. Le piège n'en
est que mieux tendu au spectateur. Aucun de ces objets n'est
rare, ni doté d'une noblesse archéologique.
Je soupçonne l'artiste de jouer à laisser le
visiteur défiler rapidement devant ses toiles qui ont,
au premier abord, une apparence familière. L'homme
pressé n'a que faire ici, des autres attendrons les
mutations presque imperceptibles de la couleur qui installent
progressivement du mystère dans ces antichambres désertes.
Pierre Mazars
Le Figaro, mars 1976
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1978
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FIGURATION Galerie Bellint/Galerie
Bellechasse - 28 bis, Bd Sébastopol
Le retour à la figuration " sensible ", attentive
aux nuances de la lumière, à l'écoulement
du temps, à des petits riens qui passent sur un visage
lui donnant une autre dimension, n'est pas étonnant.
Il était souhaitable. La surenchère expérimentale
transforme, depuis peu, le monde des arts en une sorte de
Concours Lépine où il importe d'inventer quelque
chose de nouveau. La figuration " new-look " a ceci
de particulier qu'elle se développe au-delà
de la modernité si longtemps prêchée,
qu'elle a aussi puisé du côté de la photographie,
du cinématographe et même de l'abstraction, pour
donner corps à un sentiment. L'image y est double,
triple, à multiples dimensions, parce qu'elle ambitionne
de saisir l'invisible au-delà du visible, d'une réalité
pragmatique. De traduire le battement mystérieux des
choses. La démonstration (ou l'illustration) nous en
est donnée, ici, par des uvres d'Iscan, Jousselin,
V. Moulin, Antonina Alupi, Thérèse Boucraut,
Bollo, J.M. Queneau, Breschand, Sam Szafran et Rival. Un accrochage
qui a aussi des allures de manifeste.
J.-J. Lévêque
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Galerie Jacques Massol
Exposition du 9 octobre au 1er novembre 1975
Voici une exposition d'un groupe de peintres figuratifs. La
dernière exposition à la galerie, quatrième
de ce genre en cinq ans, a eu lieu en janvier 1971.
Ces quatre expositions répondaient à la nécessité
que nous ressentions d'une réflexion sur le retour
à la Figuration alors que nous ne montrions précédemment
que des uvres abstraites.
Nous avions bien entendu une idée de ce que nous voulions
montrer et défendre. Cependant, ces expositions étaient
faites aussi bien pour notre public que pour notre seul plaisir.
Nous avons ainsi réuni tour à tour Alleyn, Samuel
Buri, Conty, Rustin, H.Weiss, Atila, Jousselin, J-.M .Martin,
Pouget, Semser, Michel Blum, Grobéthy et Proweller.
Nous avons été un moment intéressés
par la démarche de peintres suisses très graphistes.
Ces expériences nous ont servi à définir
une certaine peinture figurative que nous voulons promouvoir.
Technique classique - pas de peinture-objet -, pas de matière
pour la matière, sensibilité, grand métier,
onirisme, mystère, fantastique, sans pour autant revenir
au surréalisme. Sujets reflétant certaines préoccupations
de notre temps. La politique, la sexualité, la sociologie
qui ont tout envahi ne nous intéressent pas si elles
se réduisent à de simples clichés.
L'homme nous intéresse dans la peinture, l'homme qui
la fait, l'homme qu'elle représente et, dans le lieu
où l'objet figure, la présence invisible et
perceptible de l'Homme.
Nos relations avec le peintre sont essentielles. Pour le défendre,
il nous faut une adhésion totale aux idées du
peintre, une communication étroite et permanente avec
l'homme que demeure le peintre.
Nous ne pouvons supporter l'idée que la peinture n'est
qu'une marchandise. Toutes ces conditions compliquent énormément
notre tâche et nous rendent de plus en plus vulnérables
si notre public ne nous suit pas dans notre recherche.
Cette année nous vous proposons des uvres de
Jousselin, Klapisch, Risos et Vladimir Moulin.
Jacques MASSOL
A propos de l'exposition du 26 février
au 20 mars 1976 à la galerie Jacques Massol.
Il arrive, certes, que Cyrille trouve place au détour
d'une toile. Mais le fils de ses uvre exclu, c'est à
la nature plus morte que vive que Vladimir Moulin consacre
ses soins depuis qu'il a décidé de rompre avec
la longue aventure abstraite.
Nature qu'on trouvera sans doute ingrate; encore que tout
la laisse supposer dans l'attente anxieuse de grâces:
une table, une chaise, un journal entre quelques autres -
rares - accessoires domestiques prennent la pose dans un non-lieu,
sorte de corridor où " la scène se passe
", on n'ose écrire comme dans Racine.
Pourtant la tragédie affleure; ou plutôt cette
tension tragique qu'a pertinemment relevée Jean-Jacques
Lévêque.
Mieux vaut donc finir par le commencement, à savoir
ne parler que peinture à propos de ces peintures sur
fond de portes entrouvertes. Dire leur ambiguïté
par exemple, soit tout d'abord qu'un rigoureux tracé
perspectif en projette hors cadres les point de fuite comme
l'exige le formulaire baroque, alors que leurs entrebâillements
n'ajoutent en revanche rien à la lumière venue
de mi-hauteur supérieure selon l'usage " classique
". Dire surtout que la transparence qui nappe de grisaille
perlée (par frottis colorés du dessous) le jeu
d'ombres et de lumières, renoue avec les origines purement
occidentales de la peinture à l'huile.
Or donc, Vladimir Moulin donne à voir comment la technique
s'articule pour redevenir langage. Et donne à penser,
du même coup, qu'il est grand temps que ce temps voué
à l'approximation sous couvert de linguistique générale
récupère le dit et très particulier langage
grâce auquel l'acte de peindre dut un jour d'être
promu " cosa mentale ".
Jean-Luc de Rudder
Bénézit - Edition 1996
Moulin Vladimir, né en 1921 à Paris,
mort en avril 1995 à Paris
XXe s. Français
Peintre abstrait, puis figuratif. En 1939-40, il travailla
dans l'atelier de Conrad Kickert et fut élève
de l'Ecole des Beaux Arts du Havre. Ensuite, à Paris,
il fréquenta l'atelier de l'affichiste Paul Colin.
En 1947-48, il séjourna au Brésil. De 1949 à
1957, il s'intégra au milieu des artistes de Saint-Germain-des-Prés,
et connut, entre autres, Louis Nallard, Maria Manton, Xavier
Longobardi, Oscar Gauthier, Alexandre Istrati et Natalia Dumitrescu.
Il a participé à de nombreuses expositions collectives,
notamment : depuis 1956, à Paris : Salon des Réalités
Nouvelles, en 1966, à Paris: Salon Comparaisons, Grands
et Jeunes d'Aujourd'hui; en 1967, à Genève,
au Musée de l'Athénée, avec Oscar Gauthier
et Xavier Longobardi, etc. Il a montré des ensembles
de ses uvres dans des expositions personnelles à
Paris : en 1952, Galerie Weiller; en 1960, Galerie du Haut
Pavé; en 1965, 1968, 1971, Galerie 9; en 1976, Galerie
Jacques Massol.
Dans ses débuts, il fut influencé par le surréalisme,
surtout par Max Ernst, et par l'expressionnisme allemand de
la " Brücke ". Dès sa première
exposition en 1952, il avait abordé l'abstraction,
qu'il poursuivit jusqu'en 1970, avec, comme l'écrivait
Geneviève Bréerette: " une peinture claire,
éthérée, informelle, toute de transparences
et de modulations délicates ". Voulant ignorer
l'artificielle dichotomie figuration-abstraction, à
partir de 1970, il est revenu, avec naturel et simplicité,
à la figure humaine: des femmes et des enfants dans
leur intérieur quotidien, tout en préservant
le même climat d'intimité, poétique et
rêveur.
Jacques Busse
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